Microbes, virus et bactéries
Algues vertes
Végétariens
Un humain est composé
à 50% de bactéries.
Seule 1 cellule sur 2 est humaine !
Le saviez-vous ?
Si l'on prélève un gramme de colon
(partie du tube digestif),
il contient plus de bactéries que d'humains sur Terre !
Dans notre intestin, il y a 25 fois plus de gènes bactériens que dans tout le reste de notre corps !
sources : Science et Vie Junior Hors série - N° 146 - février 2021
Mona Abgrall
Lou-Anne Lafon
Les algues vertes
Les meurtrières bretonnes
Chaque année des marées vertes s'échouent sur les plages bretonnes.
A une époque, ces marées étaient appelées "chasse touristes". Aujourd'hui, après un combat acharné entre bretons, politiciens, avocats, écologistes, médecins et scientifiques, elles sont enfin reconnues comme les meurtrières d'au moins trois humains et d'une quarantaine d'animaux.
Mais alors comment de simples algues peuvent-elles faire émerger un problème de société profond, que des plus "grands" d'entre nous ne souhaitent pas mettre à jour ?
Présentation et origine des algues
Les algues vertes bien que naturellement présentes dans la faune et la flore européenne, se sont développées de façon anormale depuis maintenant 50 ans. Elles envahissent les plages bretonnes et dégagent un gaz à l'odeur d’œuf pourri appelé hydrogène sulfuré (H2S). Mais le réel danger de ces algues est qu'elle durcissent et peuvent se camoufler sous du sable ou des rochers après plusieurs marées.
Pour comprendre cet envahissement, il faut remonter aux années soixante, quand l'américanisation de l'agriculture a commencé en France ( intensive et automatisée). La Bretagne alors très pauvre s'empare de cette modernité et l'instaure dans toute la région .
Elle est notamment spécialisée dans l’élevage du porc.
Cet élevage intensif a pour effet la production importante d'azote, de nitrate et de phosphate contenu dans l'urée animal et ou dans les engrais déversés en trop grande quantité sur les sols agricoles. Rejetés dans les cours d'eau, ils modifient la biodiversité locale.
Schéma explicatif réalisé par Lou-Anne Lafon
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La prolifération et ses conséquences
Au début de sa prolifération, la constat rapide fait par la plupart des gens était que ces algues allaient faire fuir les touristes ! Mais bien sur, à l'époque, elles étaient sans danger.
Quelques années plus tard, il y a eu une première mort humaine suspecte. Une première enquête a été classée étrangement sans suite.
Puis deux chiens et un cheval ont laissé leur vie sur une plage entre 2008 et 2009. Cette fois des prélèvements sanguins pour analyse ont été pratiqués.
Dans les deux cas, les maîtres sont déclarés coupables de la mort de leurs animaux. Pour étouffer l'affaire, la raison de l'interdiction d'animaux sur la plage est mis en valeur, et l’État s'en sort sans encombre ou presque.
Il promet quand même un "Plan algues vertes" pour calmer les écologistes et la rumeur, et crée des entreprises qui ramassent les algues sur les plages après chaque marée.
C'est à ce moment là, que Thierry Morfoisse, ramasseur d'algues vertes est retrouvé mort dans son camion, garé au bord de la route. Il venait de ramasser sa dernière cargaison...
En 2011, une quarantaine de marcassins et de sangliers sont retrouvés morts sur une même plage en 10 jours. L'autopsie révèle qu'ils sont morts par étouffement dans la vase.
Ce que l’État n'a pas dit, c'est que l'analyse montre un taux d'hydrogène sulfuré supérieur à 1000ppm ( rappelons qu'un taux de 100ppm provoque une perte de connaissance brève ; 500ppm : coma voir mort. Valeur pour les humains) sur cette même plage en 2006 !
Le maire de la ville finira par fermer la plage pour plus de sécurité.
Et puis en 2016, un joggeur de 50 ans est retrouvé mort sur la même plage que celle où sont morts les sangliers. Après enquête et faute de lien avéré entre les algues et le décès, en 2017, l'affaire est classée sans suite.
En secret, les écologiste font des prélèvements du taux d'hydrogène sulfuré (H2S) présent dans les algues. Les résultats choquants de ces analyses montrent que 380pm était présent dans les algues.
Dernièrement, juillet 2019, un ostréiculteur de 18 ans est retrouvé mort dans les mêmes conditions que le joggeur, englouti dans la vase, dans la baie de Morlaix.
Solutions : prise de conscience et pratiques vertueuses.
La solution la plus rapide, est le ramassage d'algues sur les plages. Cette solution, extrêmement couteuse (des centaines de millions d'euros par an) et longue, n'est pas sans danger, comme l'affaire Thierry Morfoisse nous l'a révélé en 2009.
Et même si depuis les conditions de vie des ouvriers se sont largement améliorées (climatisation, porte automatique, masques respiratoires, etc). ) La tâche reste quand même interminable et difficile. On peut quand même en révéler un bon coté, les algues vertes sont compostées.
L'alerte donnée par de nombreux scientifiques et écologistes depuis de nombreuses années peut être considérée comme un gage de vigilance encore faut-il qu'il soit suivi d'actions efficaces.
Certains cultivateur/trices et éleveur/euses ont pris des mesures et sont passés à une agriculture plus responsable, mais il est difficile pour eux de changer radicalement de mode de vie ( élever moins d'animaux, déposer moins d'engrais sur les champs ...) car leur revenu sera moins élevé. Mais quel est le prix d'une agriculture plus saine et moins dégradante pour l'environnement ?
Sources :
Les algues vertes : l'histoire interdite d'Inès Léraud et de Pierre Van Hove
https://reporterre.net/Algues-vertes-en-Bretagne-4-points-pour-comprendre-le-probleme
A chacun son profil